eliès • kill the lights, kill the noise, kill me.

« Je vous présente Eliès. C'est notre meilleur élève. »

Le garçon n'arrêta pas son entraînement pour saluer l'homme et la femme qui venaient le voir. Il était torse nu, portait un bas de survêtement qui s'arrêtait au genou et était pieds nus. Il avait l'air très concentré et s'échauffait consciencieusement. Son beau visage était crispé par l'effort. Depuis combien de temps s'entraînait-il ?

« Eliès ? Arrête quelques minutes et viens te présenter. »

A contre-coeur, il arrêta. Il s'essuya le visage avec une serviette et rejoignit le petit groupe d'adultes qui l'observaient. Ils remarquèrent tous sa beauté glaciale, ses yeux bleus et froids, son allure de prince. Il semblait irréel. Son être tout entier semblait être façonné dans un marbre froid et intouchable. Il n'avait pas apprécié d'avoir été dérangé pendant qu'il s'entraînait. C'est pourquoi il adressa froidement au directeur de l'école :

« Vous leur avez déjà dit qui j'étais, monsieur. »
« Nous aimerions en savoir un peu plus sur toi. Depuis combien de temps tu danses, combien d'heures par jour consacres-tu à ton entraînement, ce genre de choses ... » intervint la femme. Eliès la considéra quelques instants, puis consentit à répondre, d'une voix un peu moins froide.

« J'ai commencé à l'âge de sept ans. Et je consacre huit heures par jour à l'entraînement. »

« Tu n'as pas d'autres loisirs que la danse ? » interrogea l'homme.

Eliès le transperça de son regard froid et bleuté. Il répondit d'une voix froide qi n'admettait aucune réplique :

« Un loisir ! Je fais la fête et je vais au cinéma, si c'est ça qui vous intéresse .. Mais la danse, c'est ma vie. Je n'ai que ça. C'est plus fort que tout, plus fort que l'amour ou l'amitié. C'est ce qui me fait ressentir les choses. »

Mais peu de gens pouvaient comprendre.